La Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (Cobac) a pris la décision de retirer l’agrément à Agnès Ndoumbè Mandeng, Directrice Générale de la Banque camerounaise des PME (BC-PME). Cette mesure fait suite à des problèmes de gouvernance et à des manquements graves aux règles de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. En conséquence, la BC-PME, qui était déjà en difficulté financière, se retrouve désormais sans Directeur Général.
Selon des sources internes, la gestion d’Agnès Ndoumbè Mandeng a conduit la BC-PME à être classée parmi les banques à risque systémique, ce qui représente un danger potentiel pour le système bancaire camerounais et de la zone Cemac. Les erreurs de gestion ont eu un impact négatif sur les résultats financiers de la banque, avec un déficit en constante augmentation. Les crédits ont été octroyés sans rigueur, les ratios prudentiels ont été ignorés et des recrutements inadaptés ont été effectués, ce qui a contribué à la détérioration de la situation.
La BC-PME, opérationnelle depuis seulement sept ans, fait face à des problèmes de liquidité et de fonds propres insuffisants. Dans le cadre d’un programme économique avec le Fonds Monétaire International (FMI), le gouvernement camerounais s’était engagé à restructurer la banque. Des infractions aux normes de représentation du capital minimum ont été relevées par la Cobac dès 2015. Malgré les avertissements, la situation ne s’est pas améliorée, ce qui a conduit à l’ouverture d’une procédure disciplinaire en 2018.
La BC-PME est maintenant sans Directeur Général, tandis que son adjoint reste en poste. Le ministère des Finances du Cameroun est en pleine lutte pour déterminer le prochain Directeur Général de la banque. Cette situation reflète les défis auxquels est confronté le secteur financier dans la région, mettant en évidence la nécessité d’une gestion rigoureuse et conforme aux réglementations pour garantir la stabilité et la viabilité des institutions bancaires.