Suite au blacklistage du Cameroun par le Groupe d’action financière (Gafi) en juin dernier, l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) a annoncé la mise en place de mesures correctives pour remédier à la situation. Le directeur de l’Anif, Hubert Nde Sambone, a déclaré dans une interview que des déficiences stratégiques dans le dispositif national de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme doivent être corrigées. Il a souligné la nécessité de renforcer la coopération judiciaire internationale, d’améliorer la supervision des professions non financières assujetties et de mettre en place des mécanismes efficaces pour l’identification des bénéficiaires effectifs des personnes morales. Malgré les mesures déjà engagées, il est crucial que les autorités prennent conscience de l’urgence de résoudre ces problématiques.
Depuis le blacklistage, le Cameroun est placé sur la liste « grise » du Gafi en raison de notations partiellement conformes et non conformes liées au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme. Le pays est considéré comme exposé à des risques de blanchiment d’argent liés à la corruption, aux détournements de fonds publics, à la fraude douanière et fiscale, au braconnage, au trafic d’espèces fauniques et aux essences forestières protégées. Selon le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac), le Cameroun a échangé d’importantes sommes d’argent dans le change manuel, ce qui soulève des préoccupations quant au blanchiment et au financement du terrorisme.
L’Anif met en garde contre les conséquences potentiellement graves si aucune mesure corrective n’est prise d’ici septembre 2025. Les transactions financières impliquant le Cameroun seront soumises à une surveillance renforcée, et de nombreux partenaires étrangers pourraient hésiter à investir directement dans le pays. Il est donc impératif pour le Cameroun de prendre les mesures nécessaires pour sortir de la liste noire du Gafi et rétablir sa réputation en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.