Le Directeur Général d’Ecobank, Richard Evina Obam, a récemment exprimé ses difficultés à diriger la Caisse des dépôts et consignations du Cameroun (CDEC) en raison du manque de collaboration des banques. Malgré les instructions du ministre des Finances, de nombreuses banques refusent de déclarer ou ne déclarent qu’une partie des fonds destinés à être transférés à la CDEC.
Cette réticence s’explique par le fait que les banques redoutent de perdre une part importante de leurs dépôts, réduisant ainsi leurs marges de manœuvre en matière de placements. Les fonds et valeurs destinés à la CDEC proviennent notamment des comptes inactifs et des dépôts à termes des administrations publiques, des Collectivités territoriales décentralisées, des établissements publics administratifs et des entreprises du secteur public et parapublic.
Malgré une réunion entre la CDEC et les banquiers pour parvenir à un accord sur les modalités de transfert, les banques ont jusqu’à présent négligé cette obligation. Cette situation entrave l’opérationnalisation de la CDEC, une structure destinée à collecter, sécuriser et rentabiliser les ressources généralement inutilisées en les orientant vers le financement des politiques publiques.
Les réticences des acteurs concernés ont contribué au retard de la mise en place de la CDEC, pourtant considérée comme un puissant instrument de développement dans d’autres pays. Par exemple, en France, la Caisse des dépôts et consignations joue un rôle majeur dans le financement du logement social, des universités, des entreprises et de la transition énergétique.
Au Gabon, la Caisse des dépôts et consignations est active dans la promotion immobilière et mène des projets de construction de centrales solaires hybrides pour améliorer l’accès à l’électricité. L’issue de ce bras de fer entre les banques et la CDEC au Cameroun reste incertaine, avec des conséquences potentielles sur le développement économique du pays.