L’Agence Camerounaise de Promotion des Investissements (API) a récemment signé un accord avec Construction Carrosserie Menuiserie Métallique (CCMM), rendant l’entreprise éligible à 5 à 10 ans d’exonération fiscale et douanière en vertu de la loi camerounaise d’incitation à l’investissement privé de 2013. Le projet CCMM qui a séduit l’API était la construction d’une unité d’assemblage de bus dans la capitale économique du pays, Douala.
Selon ses promoteurs, le projet coûtera 6 milliards de francs. Il devrait permettre à l’entreprise, qui construit déjà diverses carrosseries de camions à Douala, de créer environ 400 nouveaux emplois directs et indirects. L’aboutissement de ce projet dotera le Cameroun de la deuxième unité d’assemblage de bus après la Sotrabus. Mais tout porte à croire que les projets de la CCMM pourraient rencontrer des problèmes d’approvisionnement local en main-d’œuvre qualifiée.
C’est pourquoi, David Nchenouossi, Directeur Administratif chez Sotrabus, dans une interview accordée en 2021 au journal Défis Actuels avait déclaré : « Peu de personnes sont formées à ce jour à la construction automobile. Pour le moment, une bonne partie des employés est recrutée en Afrique de l’Ouest ».
Pour rappel, l’ancien professeur de mathématiques et entrepreneur français Gaspard Mpondo avait discrètement fondé Jengu Sarl en mai 2019 à Douala. L’entreprise est spécialisée dans l’assemblage de motos et de tricycles électriques qui utilisent également l’énergie solaire. L’entrepreneur souhaite coopérer avec les Chinois pour doter son pays d’une usine d’assemblage de voitures à l’avenir.
Les échecs de Projets chinois similaires
Depuis 2015, deux autres projets de cellules d’assemblage automobile et autres mécaniques battent leur plein au Cameroun. En effet, depuis le 11 juin 2015, le Gouvernement du Cameroun a signé un accord d’investissement avec la joint-venture sino-camerounaise Cameroon Automobile Holdings pour la construction de deux usines d’assemblage automobile dans les villes de Douala (Marina) et Kribi (Sud).
Du 20 au 26 avril 2017, dans le cadre du salon de l’automobile Chine-Cameroun, le consortium a présenté au Palais des Sports de Yaoundé 20 véhicules de différentes gammes (berlines, fourgons, minibus, véhicules 4×4 et tracteurs) en provenance directe de Chine. Selon les organisateurs, l’exposition vise à permettre aux populations et aux autorités camerounaises de découvrir, voire de tester, des modèles de voitures chinoises qui seront assemblées localement.
Cinq ans plus tard, le projet de holding automobile camerounais a disparu, bien qu’il ait également bénéficié d’une loi de 2013 sur les incitations à l’investissement privé en République du Cameroun.
Author: Jules Anicet
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