Les discussions visant à la vente d’ENEO à la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) sont au point mort. L’offre de rachat proposée par la CNPS, en partenariat avec la Société nationale des hydrocarbures (SNH), ne satisfait pas les conditions de l’actionnaire majoritaire, le britannique Actis, qui détient 51% des actifs d’ENEO. De plus, le président de la République, Paul Biya, n’a pas encore donné son approbation pour cette opération. Le directeur général de la CNPS, Alain Noël Olivier Mekulu Mvondo Akam, attend l’accord du chef de l’État pour finaliser la transaction.
Amine Homman Ludiye, anciennement directeur général adjoint de ENEO Cameroon S.A, a récemment pris la tête de l’entreprise. Il devrait être chargé de mener à bien les négociations pour l’acquisition des actifs d’ENEO (51%) par la CNPS, dans le cadre d’une joint-venture avec la SNH. Cependant, les discussions, qui ont commencé l’année dernière, sont actuellement au point mort depuis mi-avril. Selon une source proche du dossier citée par Africa Business+, l’offre financière de la CNPS ne répondait pas aux attentes d’Actis, notamment en ce qui concerne le prix.
Le blocage de cette transaction ne peut pas être attribué uniquement à l’offre financière de la CNPS. Le président Paul Biya, dont l’approbation est requise pour conclure la transaction avec Actis, n’a pas encore donné son accord. L’État du Cameroun détient 44% des parts d’ENEO et est le deuxième plus grand actionnaire de l’entreprise.
La CNPS a exprimé son intérêt pour l’acquisition des parts d’Actis dans ENEO depuis le 13 novembre 2022. Les rumeurs d’une reprise imminente des actifs d’ENEO par l’État du Cameroun étaient déjà présentes à l’époque, bien que le contrat de concession avec Actis, renouvelé en 2018, soit valable jusqu’au 31 juillet 2031.
La situation actuelle d’ENEO est complexe, avec des difficultés financières, des tensions sociales et une image ternie. De plus, l’arrivée prochaine du barrage de Nachtigal dans le secteur de l’électricité et la restructuration annoncée par l’État rendent la situation encore plus délicate. Actis avait déjà exprimé son souhait de céder sa filiale camerounaise en 2019 en raison des arriérés de paiement accumulés, qui atteignaient alors 100 milliards de Fcfa.
Il est crucial que les mesures appropriées soient prises pour débloquer cette situation. En l’absence de mesures correctives d’ici septembre 2025, les transactions financières impliquant le Cameroun seront soumises à une surveillance renforcée, ce qui pourrait avoir des conséquences significatives pour le pays.