Malgré les troubles internes et externes, le Cameroun maintient une perspective stable. C’est du moins ce que conclue l’Agence Notation Fitch Ratings dans sa dernière évaluation, publiée le 10 juin. L’agence de notation américaine a remis à jour la note « B » du pays avec une perspective stable.
Cette notation confère au pays une meilleure qualité de crédit que ses voisins de la CEMAC, notamment le Gabon et le Congo, qui sont respectivement notés ‘B-‘ et ‘CCC’. « La notation du Cameroun est soutenue par des niveaux modérés de dette publique par rapport à ses pairs ; une faible inflation… », a déclaré l’agence américaine. Mais Yaoundé reste dans la catégorie « très spéculative ». Pour les détenteurs de bons du Trésor, cela signifie une incertitude sur les remboursements dans le temps, surtout en cas de choc violent.
En effet, la note d’évaluation relève que le conflit dans les régions anglophones et les attaques terroristes dans l’Extrême-Nord pourraient perturber l’économie et exercer des pressions supplémentaires sur les dépenses de sécurité. De plus, la succession du président Paul Biya, âgé de 89 ans, reste une source d’incertitudes, créant un risque de transition désordonnée du pouvoir.
Avec la flambée des prix des produits pétroliers, le gouvernement prévoit d’allouer 480 milliards de francs (1,8% du PIB) dans la loi de finances révisée pour subventionner les prix du pétrole. Cela sera compensé par des revenus pétroliers plus élevés (en hausse de 244 milliards de dollars en supposant un prix de 102 dollars le baril) et une réduction de certaines dépenses d’exploitation. Fitch s’attend à ce que le conflit se prolonge, ce qui pèsera sur les finances publiques.
Ainsi l’Agence notation relève que: les subventions du prix du pétrole pèseront sur les finances publiques en 2022, et augmenteront le déficit budgétaire prévu de 2,5 % du PIB largement supérieur à l’objectif de 2 % du gouvernement. Les prévisions du déficit de trésorerie resterons stable en 2022 à 2,5 % du PIB et 2.9 % en début 2023, avant de tomber à 2,5 % en fin 2023 alors que les gouvernements vont réduire leurs dépenses pour poursuivre l’assainissement budgétaire soutenu par le programme du FMI en court.